NOUVEAU PIC DE POLLUTION AUX PARTICULES FINES : UN ENJEU DE SANTE PUBLIQUE

NOUVEAU PIC DE POLLUTION :

UN ENJEU DE SANTE PUBLIQUE

Communiqué de presse du 16 mars 2012

Notre Ville et notre Agglomération connaissent aujourd’hui un fort pic de pollution aux particules fines rarement atteint et ce, après des semaines de dépassements de seuil à répétition. Ce matin, en centre-ville de Rouen, était relevé un taux de concentration en poussières inférieures à 10 microns de 135 microgr/m3[1], ce qui est très élevé. Aujourd’hui ce sont l’ensemble des enfants de notre Agglomération qui n’ont pu ni sortir aux récréations ni pratiquer une activité physique, même en intérieur.

Air Normand a lancé une alerte et préconise sur son site certaines précautions à prendre, mais les institutions publiques, notamment la préfecture, n’ont pris aucune mesure particulière.

L’origine de cette pollution particulaire est connue et malheureusement, malgré les interpellations régulières des écologistes, les autorités publiques locales ne se donnent toujours pas les moyens d’agir, notamment sur la circulation routière, afin de réduire les émissions de polluants, et ce malgré les effets néfastes sur la santé de nos concitoyens qui se répètent et s’aggravent.

En effet une étude de l’INSERM[2], qui examine le lien entre cancer et environnement, nous apprend ;

  • Les rapports et expertises s’accumulent pour démontrer la toxicité des émissions de particules fines sur la santé des habitants de zones urbaines et périurbaines. Cela représente de très nombreux décès par cancer par an en Europe. Dans notre agglomération cela représente entre 80 et 100 morts par an liés aux pollutions atmosphériques ;
  • On meurt de ces émissions aujourd’hui en France. L’expertise de l’Inserm indique qu’à Paris, Grenoble, Rouen et Strasbourg, 10 % des cancers du poumon sont attribuables à l’exposition aux Particules fines.

Le Ministère de l’écologie estime d’ailleurs de son côté à 42 000 morts prématurés par an à cause de la présence de particules dans l’air.

La France fait déjà l’objet d’une procédure contentieuse pour non-respect des valeurs limites des particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres, dites PM10, et absence de politique efficace de lutte contre la pollution particulaire. Cette situation de pollution chronique aux particules vaudra à la France sous peu une lourde condamnation par la Cour de Justice européenne. Un nouveau contentieux est en cours concernant les émissions de particules PM 2,5.

Nous le redisons, cela n’est pas une fatalité. Les pouvoirs publics peuvent prendre des mesures lors des pics de pollution et mettre en place des politiques publiques afin de réduire le nombre d’émission de particules fines sur un plus long terme. Ainsi, les élu-es EELV ont toujours défendu ;

  • Le jour et la veille des pics prévus par Air Normand, le contournement de l’agglomération pour les poids lourds en transit, des restrictions de circulation pour les véhicules diesel, et l’abaissement des vitesses limites sur les grands axes. Les simples recommandations étant inefficaces pour protéger la santé de nos concitoyens ;
  • La réduction de la place de l’automobile dans nos modes de déplacement et la sensibilisation des populations sur le sujet ;
  • Le fort développement des transports en commun, des modes de déplacement

dits actifs (développement des pistes cyclables notamment), et la mise en place de Parking Relais (P+R) en périphérie de Rouen.

  • L’interdiction de la circulation des camions en centre-ville, Rouen étant l’une des dernières villes de France à l’autoriser.  Nous réaffirmons l’urgence de mettre en place définitivement un schéma de circulation des Poids Lourds alternatif interdisant le passage sur les quais (comme le schéma mis en place pendant la foire par la SUD III).

Le fait que d’autres régions connaissent aujourd’hui aussi un pic similaire de pollution ne dédouane pas les autorités locales de prendre des mesures particulières. Il est urgent d’agir. Par contre, nous sommes surpris de voir que cette thématique n’est pas au cœur de la campagne présidentielle. Il s’agit pourtant d’un sujet directement lié à la santé publique et qui démontre l’impact que les pollutions ont sur nos vies. Ce pic de pollution induit également une réflexion sur les politiques industriels actuelles, sur la nécessaire transition écologique de l’économie, et également sur notre capacité à changer nos modes de déplacements et finalement nos modes de vie. C’est cela que les citoyens sont en droit d’attendre du « grand débat » qui s’est ouvert avec les prochaines élections nationales, et non l’improvisation ressentie aujourd’hui.